N'exprime-t-on que ce dont on a conscience?
Problématique :
- La relation supposée entre « conscience » et « expression » impliquerait que toute expression soit intégralement contrôlée.
- Il s'agit en conséquence de s'interroger sur l'existence d'éléments qui peuvent échapper à notre contrôle lorsque nous nous exprimons : outre ce qui peut être dû à l'existence de l'inconscient, on devra tenir compte de ce qui, dans nos moyens d'expression (le vocabulaire notamment), peut dépasser notre clairvoyance.
- L'analyse de la complexité de l'expression dans le langage peut légitimement être prolongée par celle des arts du langage (littérature, poésie), ou de l'art en général, si l'on affirme que ce dernier est un moyen d'expression.
Le verbe « exprimer » a pour racine étymologique le préfixe latin « ex » qui désigne toute activité d’extériorisation, un mouvement du dedans vers le dehors. Cette considération étymologique nous permet de voir qu’exprimer est l’activité qui désigne un passage de l’intérieur vers l’extérieur dans le domaine de la pensée : il s’agit de rendre public, mondain, nos vécus intérieurs, nos perceptions intimes, nos idées. Pour le dire d’une manière plus condensée, on appelle expression la mondanisation de l’intériorité d’un sujet (mondanisation : c'est-à-dire le mouvement qui rend mondain, public, extérieur). Prenons garde à une conclusion rapide que nous pourrions faire : l’expression n’a pas pour unique médium le langage oral. Il existe également une