R. van der weyder
En 1435, "Maître Roger" devient le peintre officiel de la cité de Bruxelles, où il s'est installé. C'est à ce moment là que son nom (Roger de la Pasture) est changé en flamand (Rogier van der Weyden). Il travaille notamment pour la cour de Philippe le Bon, puissant duc de Bourgogne et grand mécène, pour lequel il fera des portraits. Ses premières oeuvres reflètent l'influence de son maître (Robert Campin), mais il s'en affranchit en introduisant davantage de réalisme et d'émotion dans l'expression de ses personnages, véritables êtres de chair et de sang. Il a été fortement influencé par son confrère plus âgé que lui, Jan van Eyck, grâce auquel il apprend à exploiter les ressources d'un nouveau médium: la peinture à l'huile. Il devient bientôt le peintre flamand le plus recherché de son époque, après van Eyck.
Son succès s'explique par le fait que, tout en adoptant de nouvelles techniques, il conserve les règles traditionnelles de la composition. Ainsi la Descente de Croix, peinte vers 1435, présente les figures sur un fond neutre. Le corps du Christ est au centre de la composition, tourné vers le spectateur. À gauche, la Vierge, dans un drapé d'un bleu profond, s'affaisse parallèlement au corps de son fils. Les autres personnages ont un visage calme aux traits réalistes.
Van der Weyden exécute de grandes compositions dramatiques pour les membres de la puissante cour de Bourgogne. Il crée notamment l'admirable Jugement dernier (circa 1445-1449), retable unique en son genre, composé de 15 panneaux commandés par le chancelier Nicolas Rolin pour les Hospices de sa ville de Beaune