V. hugo, les misérables, « tempête sous un crâne »
Au XIXe siècle, le roman se fait l’écho des grandes mutations industrielles et de leurs conséquences sur la société : le renforcement des inégalités sociales et les conditions de vie désastreuses des ouvriers. V. Hugo, choqué par tant de misère, s’empresse d’écrire plusieurs œuvres dont la principale est Les Misérables, publiée en 1862 et qui remporte un grand succès auprès du peuple. Alors que le héros a gravi les échelons de la société pour devenir maire à Montreuil-sur-Mer sous le nom de M. Madeleine, voilà que l’inspecteur Javert lui apprend l’arrestation de JVJ et son jugement prochain au tribunal d’Arras. Un choc pour cet homme, confronté à un affreux dilemme qui durera 5h, opposant le silence et la dénonciation.
En quoi l’extrait marque-t-il un nouveau temps de souffrance du personnage ?
I- Une douloureuse rêverie
a) Le choc des images
* Dès le 2nd paragraphe, le personnage se projette dans l’avenir pour évaluer les conséquences d’une dénonciation (prolepse) -> défilement d’une quantité d’images ordonnées sous un mouvement antithétique explicité par la locution prépositive « au lieu de » (l.18). * Méditation visuelle : * Images positives de Montreuil-sur-Mer (paradis) -> gradation spatiale : plan large -> resserré (champs, maison, chambre, livre). * Images de l’enfer, celles du bagne.
=> 2 tableaux très opposés : diptyque. * Méditation auditive : chant des oiseaux ≠ voix des surveillants, étrangers (l.25-26). * Niveau lexical : * 1er tableau : termes abstraits et mélioratifs (« respect », « honneur », « reconnaissance », « amour », adverbe d’intensité « si »). * 2e tableau : termes concrets (« fouet », « marteau ») -> opposition lexicale. * Niveau syntaxique : * 1er tableau : narrateur utilise une suite de phrases juxtaposées construites sur le modèle anaphorique (« il » + tournure négative, rythme lent). * 2e tableau : rythme