V pour vendetta
Prenant modèle sur le nazisme, les Etats-Unis et la Grande Bretagne d’aujourd’hui pour décrire une dictature moderne où la peur de la population est entretenue par les médias et des gouvernements uniquement concernés par leurs intérêts et le pouvoir absolu, V pour Vendetta est l’équivalent qualitatif de La guerre des mondes de Spielberg, sorti l’an dernier. Ces deux films ont pour point commun de faire appel à la mémoire collective de notre histoire récente pour bâtir des fictions aux sous textes très politisés. De la Shoah au 11 septembre, en passant par les retombées politiques de ce dernier (la culture de la peur, l’islamophobie), c’est tout un pan de notre histoire qui est ici mis en exergue dans un contexte particulier, littéralement contre utopique.
La nouveauté essentielle qu’apporte le film de McTeigue au cinéma grand public, c’est de faire du terroriste V (Hugo Weaving) et de sa complice Evey (Natalie Portman) les personnages positifs du film, comme cela était déjà le cas dans la BD d’origine. Le recours à la violence pour faire bouger les mentalités et changer le monde est selon David Lloyd (co-auteur de la BD), la seule méthode envisageable (lire son interview dans le magazine Comic Box sorti ce mois-ci, page 81). Le terrorisme n’y est pas justifié comme une activité salvatrice, mais plus comme un moyen d’exprimer un point de vue divergent de celui de l’ordre établit. S’il y a des idées revendiquées derrière tout ça (comme c’est le cas dans V pour Vendetta), cette violence peut alors être juste, surtout si les personnages principaux sont du coté des faibles, de la population