Y tu mama tambien
Bref, de prime abord donc, voici un énième teen movie aux accents potaches, dont le public concerné est le sujet lui-même, et qui fera grincer des dents les autres.
Et pourtant..
Dès la première séquence, nous pressentons que cela n'est pas si évident. La caméra passe une porte pour se fixer sur l'objet de son étude: un couple d'ados en plein ébats, se promettant fidélité à jamais, (où il est notamment question du père du garçon, futur amant potentiel de son amie!). Tandis qu'un travelling arrière les abandonne à leurs étreintes, le son "in" disparaît pour laisser la place à une voix monocorde, celle d'un narrateur qui va préciser les situations au fur et à mesure du film. Le ton est donné: nous parlions d'objet d'étude et nous sommes bien ici devant une oeuvre qui va chercher à comprendre, de manière extrêmement neutre, le monde et les énigmes de l'adolescence, à l'image de cette caméra qui entre dans la chambre, sans bruit, sans vouloir ni déranger, ni, surtout, espionner.
Mais Y tu Mama tambien n'est pas un documentaire et nous voilà entraînés dans les tribulations de ces deux "potes-à-la-vie-à-la-mort". Leurs copines respectives sont parties en voyage en Europe, et Julio et Tenoch s'ennuient. Entre deux pétards, ils rêvent à leur futur vie d'hommes, aux seins de la prof de math... Apparaît alors Luisa (Maribel Verdu), séduisante cousine de Tenoch, jeune femme qui pourrait bien se laisser emporter par les déboires d'une vie d'adulte. Les deux garçons lui proposent de l'emmener avec eux à "La Boca del Cielo", cette plage de paradis, aussi désirée qu'imaginaire, accès ultime à la liberté, loin de ces piscines à l'eau trop bleue dans