Y a-t-il de la simultanéité dans l’art ?
En physique, la simultanéité de deux évènements est le fait qu’ils se produisent au même moment. La notion de simultanéité est intuitive dans un univers, celui de Newton, où le temps est absolu et où espace et temps sont indépendants l’un de l’autre. Dans l’univers de la relativité restreinte proposé en 1905 par Albert Einstein, les notions d’espace et de temps perdent leur indépendance pour devenir une entité unique, un espace-temps structuré par la lumière. La base d’existence de toute œuvre d’art consiste en une présence visuelle fixée dans le temps. Heidegger rejoint la pensée de Bergson quand il dit que l’être c’est l’ouvert. Dire que l’être c’est l’ouvert c’est assimiler l’être au temps.
Bergson nous invite à interroger l’essence de l’art. L’art donne à voir nous apprend-t-on. Il montre, il fait surgir un matériau sensible en un contenu inséparable de la forme glorieuse dans laquelle il s’exhibe. La question est de savoir ce qu’il en est de ce contenu. Est-ce une réalité créée par l’artiste lui-même visant à créer un monde onirique ? La pensée Bergsonienne nous dissuade d’emblée d’envisager ainsi la création artistique en soulignant que l’art renvoie à « l’expérience humaine universelle. » C’est, en effet, par l’intuition sensible ou par l’intuition que la conscience a de ses actes ou de ses états que nous avons accès aux données naturelles ou spirituelles. Un petit coin de ciel bleu qui surgit dans le champ de vision, une montagne qui se dessine là bas, sont ce qui existe pour nous par la médiation des sens et de la conscience. Il en est de même pour la vie de l’âme avec ses modulations affectives, ses joies, ses rêves et ses souffrances. Elle requiert un acte de la conscience pour être perçue. « Il y a, en effet, depuis des siècles, des hommes dont la fonction est justement de voir et de nous faire voir ce que nous n’apercevons pas naturellement. » Les sens et la conscience ne sont pas toujours attentifs à