Y a t-il un sens à associer liberté, égalité, fraternité ?
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La devise de la République Française énonce ces trois principes : Liberté, Égalité, Fraternité. Ainsi, ces valeurs semblent absolument indissociables. Cependant y a t-il vraiment un sens à les associer ? En effet, nous montrerons dans un premier temps que les hommes ne peuvent être égaux sans être libres, et inversement, et qu'il n'y a de liberté et d'égalité que dans la fraternité, le respect mutuel. Mais n'y a t-il pas d'opposition entre chacune de ces trois valeurs : que tous soit égaux ne s'oppose t-il pas au fait que chacun soit libre ? La liberté absolue de chacun n'engendre t-elle pas les conflits et ne mène t-elle pas à l'irrespect d'autrui ? Ce sont les interrogations auxquelles nous répondrons dans un second temps. Enfin, nous verrons qu'il ne faut pas forcément rechercher un lien logique, nécessaire entre ces trois valeurs, qui sont plutôt des droits énoncés comme imprescriptibles par ceux qui proclamèrent la fameuse devise, même si dans la pratique, ces principes ne sont pas forcément aisés à appliquer.
I.
Chacun de ses trois principes, liberté, égalité, fraternité, a un lien avec les autres.
Tout d'abord, nous voyons qu'il y a bien un sens à associer liberté et égalité.
En effet, dans tout état démocratique, il n'y a de liberté civile que si tous les citoyens sont égaux en droits. Ainsi, la liberté de chacun repose sur le fait que tous ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. Par exemple, Rousseau, dans son œuvre intitulée Du Contrat social, explique que les hommes concluent entre eux un «pacte social» censé effacer les inégalités naturelles (c'est à dire, par exemple, l'âge, la forme physique, la couleur de la peau...) et permettre aux individus de préserver leur quiétude et leur propriété. Ce contrat établit des «règles» qui font que chacun obtient les mêmes droits que ceux qu'il accorde aux autres, et s'engage à respecter les mêmes devoirs que ceux auxquels ses semblables doivent se soumettre. Ainsi les individus liés par ce contrat se