École et inégalités sociales
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Chacun sait que le niveau de qualification et les diplômes obtenus au cours de la scolarité déterminent, en grande partie, la position sociale future. On attend donc de l'École qu'elle donne à chaque élève les mêmes chances de réussite. Qu'en est-il réellement ? L'analyse de la dépense d'éducation et des parcours scolaires des élèves aboutit, malgré les progrès accomplis, à un constat mitigé.
La forte croissance des dépenses publiques d’éducation a permis une véritable démocratisation de l'accès à l'éducation et à la formation. En effet, le lien entre la destinée scolaire et l’origine familiale a diminué dans le temps. Au niveau des résultats, on constate, cependant, de fortes disparités sociales de réussite et de parcours scolaires. La hiérarchie sociale s’est déplacée vers d’autres formes de différenciation : choix d’orientations, de filières. Ainsi, les parcours ne dépendent pas que de la réussite des élèves : une forme d’auto-sélection persiste chez les enfants issus de catégories sociales défavorisées. Enfin, plus préoccupant : les acquis des enfants en début de carrière scolaire restent très marqués socialement.
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La forte croissance des dépenses publiques d’éducation a permis une véritable démocratisation de l'accès à l'éducation et à la formation
La forte croissance des dépenses publiques d'éducation a permis une véritable démocratisation.
De 1975 à 2002, la dépense pour l'éducation en France est passée de 15,3 milliards d'euros à 108,1 milliards d'euros (courants). Cet effort financier a permis à la fois de scolariser un nombre et une proportion croissants de jeunes au niveau du lycée puis de l'enseignement supérieur, et de diversifier l'offre de formation, en particulier dans l'enseignement professionnel. L'État et les collectivités territoriales prenant en charge plus de 85 % des dépenses d'éducation, la part des ménages dans le financement de l'éducation de leurs enfants n'était en 2002 que