Économie sociale et solidaire
5803 mots
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Économie sociale et solidaire : animation et dynamiques des territoires Abdourahmane NDIAYE L’économie sociale et solidaire (ESS) peut être définie comme une contribution aux alternatives au libéralisme (Merlant, Passet, Robin, 2003) et à l’avènement d’une économie plurielle (Aznar et al., 1997). En créant des espaces dans lesquels le marchand n’est pas la seule dialectique, elle est devenue une composante essentielle des dynamiques des territoires. Le développement croissant de cette économie, attesté par le nombre croissant de salariés embauchés, de bénévoles et la masse salariale versée, introduit des innovations sociales cherchant à répondre aux exigences des sociétés postindustrielles. En 2006, dans le secteur de l’ESS, 203 000 établissements (et 215 000 en 2007) emploient 2,1 millions de salariés, soit 10 % de l’ensemble des salariés (hors agriculture) et 8 % de la masse salariale (Gaudron, 2009 : 1)1. Selon Guesnier (2010), on peut retenir les ordres de grandeur suivants en 2008 : 800 000 entreprises, 210 000 employeurs, 2,2 millions de salariés, soit 12 % de l’emploi2. L’Association des Régions de France considère quant à elle que l’ESS représente une part importante des économies régionales : 10 à 15 % du nombre d’établissements régionaux dans la plupart des régions (soit 10 à 13 % en Aquitaine) et en moyenne 10 % des rémunérations versées aux salariés du privé (soit 12 à 14 % en Aquitaine). Le développement de l’ESS dans les dynamiques des territoires est allé de pair avec un regain d’intérêt des discussions académiques sur les solidarités dans les disciplines du développement (Baron, 2007).
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Voir Gaudron G. (2009). « L’économie sociale emploie un salarié sur dix en 2006 », INSEE Première n° 1224, INSEE. Selon Vercamer (2010), l’économie sociale représente entre 7 % et 8 % du PIB et emploie un salarié sur dix. Ces données, recueillies des travaux de l’Association pour le développement de la documentation de l’économie sociale (ADDES), attestent