Indépendamment des voies qu'ils empruntent, les échanges sont-ils toujours efficaces ?

Quelque soit le support utilisé, la discussion est-elle toujours constructive ? Je soutiens la thèse que bien que l'échange soit à la base d'une société équilibrée, et que celui-ci est aujourd'hui permit par bien des moyens, la majeure partie des échanges n'est que futilité et donc inutile. Nous verrons dans une première partie que l'échange est essentiellement destiné au bavardage, puis, dans une deuxième partie, nous verrons que celui-ci est purgatoire et démonstratif de l'égocentrisme de chacun. Enfin, nous évoquerons dans une dernière partie, la cause de ce nombrilisme prononcé.

Nombre des paroles énoncées le sont dans le but de combler un vide. Combien de temps dans notre journée passons nous à disserter sur le temps qu'il fait, sur la cuisine de la veille ou encore le programme télévisé regardé le même jour ? Sans compter le nombre de minutes investies chaque jour à médire et critiquer autrui. On parle dans le langage courant de tourner sept fois sa langue dans sa bouche afin de se donner le temps de définir si ce que l'on va énoncer mérite de l'être ou non, si cela est réfléchi. Dans une autre mesure, Socrate parlait du test des trois passoires. Celui-ci consistait en une réflexion à trois étages permettant de nous passer de calomnier sur l'autre. D'abord, il convient selon lui de se demander si l'on est certain que ce que l'on s'apprête à divulguer est vrai de manière certaine, puis, de s'interroger sur la bonté de ce que l'on s'apprête à dire, enfin, de se questionner sur l'utilité de cette parole. Ainsi, si l'on exécutait à chaque fois que l'on s'exprime ces deux principes, nos échanges seraient considérablement réduits.
L'échange cependant, à défaut d'être toujours constructif, est au moins purgatoire. En effet, l'expression est toujours quoi qu'elle contienne, un moyen d'attirer l'attention, de se valoriser auprès de ses congénères. Eugène Ionesco illustre