écriture d'invention
3 bis, rue des Aristots
Paris
Objet : en réponse à votre écrit L’Emile ou de l’éducation. Mr. Rousseau 7, place du Tertre Paris
Monsieur,
Je vous rédige cette lettre pour vous démontrer ma contrariété face à l’extrait de votre essai, l’Emile ou De l’éducation. Je n’apprécie guère le jugement que vous défendez vis-à-vis des femmes. Vous émettez au début de cet essai, je cite « la femme est faite spécialement pour plaire à l’homme ; si l’homme doit lui plaire à son tour, c’est d’une nécessité moins directe, son mérite est dans sa puissance » insinuez-vous que les femmes ne sont pas puissantes ? Pensez-vous qu’être sujette à des incommodités chaque mois, ou être susceptible de mourir en portant un bébé n’est pas être puissante, forte ou encore courageuse ? Je me souviens aussi vous avoir vu dire qu’il était mauvais pour les femmes d’essayer de cultiver les qualités de l’homme car de toutes les manières cela est voué à l’échec, encore une fois, insinuez-vous que les femmes ne sont pas assez intelligentes pour accéder à l’éducation comme un autre individu, seulement doté de quelques poils au menton en plus ? Vous nous dévalorisez tandis que vous cédez à nos charmes féminins, n’est-ce pas là une forme de soumission ou être un peu lâche ?
L’esprit féminin manque aux lois et à l’humanité. Comme vous mon cher, nous parlons culture, littérature et même politique, seulement vous ne l’entendez point puisque vous êtes persuadés que nous ne parlons que de futilités.
Sur ces mots monsieur, je vous prie de bien vouloir croire, les honorables salutations d’une femme en colère.