Introduction Ce poème composé de cinq quatrains d'alexandrins apparait au début du recueil, juste avant "Correspondances", et l'introduit quelque peu. Dans un genre descriptif et évocateur, la dynamique des rimes embrassées produit un effet d'attente dans ce poème à la tonalité lyrique. I L'idéal 1.- L'élévation On relève dans le champ lexical de la hauteur : "Par delà", "au dessus", "montagne", "ether", "sphères étoilées". Tout cela indique une progression, un élargissement. Le champ lexical du vol ("Envole-toi", "aile", "alouette", "essor", "planer") indique quant à lui un désir d'ascension, une aspiration au monde d'en haut que l'on peut d'ailleurs préciser avec la phrase "Mon esprit, tu te meus..."; il s'agit d'élévation de l'esprit et non du corps, le "je" est différencié de l'esprit, il est dédoublé (je=tu également). 2.- La purification Ici le champ de la lumière, avec "étoilée", "limpide", "brumeuse", "clair", "lumineux", "soleil" manifeste ce désir de purification qui devient obsédant avec la répétition "purifier", "pure", "limpide". Il y a correspondance entre les trois élément purificateurs : l'eau, l'air et le feu. II La réalité 1.- Le dégoût de la terre La terre, opposée à l'air, est associée à l'impureté, "Miasme", "morbide", "va te purifier dans l'air supérieur". On peut noter au passage le champ lexical de la douleur : "ennui", "chagrin", "existence brumeuse", "poids" ainsi que l'enjambement des vers 14-15 qui accentue la longueur et l'ennui. 2.- Une élévation impossible "Heureux celui qui peut..." Baudelaire pousse ici un soupir d'ennui, il n'est pas "celui qui" peut s'élever et se libérer ("libre essor"). Il nous fait entrevoir le but du poète : comprendre le monde, "le langage des fleurs et des choses muettes"... voici l'introduction des "correspondances". Conclusion Ce poème joint l'idéal poétique à l'idéal moral, on peut le