Émile Nelligan décrit le poète comme étant un être innocent. Effectivement, pour l’auteur, le poète est un rêveur qui ne se laisse pas influencer par la réalité, par le monde extérieur qui est vil et impure. Par exemple, Nelligan utilise des adjectifs mélioratifs tels que «angélique» (v.3), «printemps» (v.4), «pure» (v.5), «blancheur» (v.9), «céleste» (v.8) et «candeur» (v.15) pour attribuer une connotation positive au poète et à sa poésie en décrivant ceux-ci comme étant parfaits et immaculés. Ensuite, l’écrivain attribue à l'étoile la capacité à «comprendre» la poésie en utilisant la personnification dans le vers : «L’étoile la comprend, l’étoile qui s’endort» (v.7) Cette phrase suggère que seul un objet céleste, pur et divin pourrait saisir la poésie du poète. Puis, nous pouvons retrouver dans le poème le champ lexical du paradis qui vient soutenir la thèse selon laquelle un poète est une personne candide : les mots «angélique» (v.3), «espace» (v.3), «ciel» (v.4), «étoile» (v.7), «céleste» (v.8) et «Dieu» (v.13), décrivent un univers lointain, un paradis, accessible qu’aux âmes purs et innocentes. Enfin, les multiples phrases exclamatives comme : «Laissez-le vivre ainsi sans lui faire de mal !» (v.1) et «Ne le regardez pas! que nul ne s’en occupe !» (v.10) démontrent toute la haine que le poète reçoit de la réalité. Dans ces lignes Nelligan supplie aux personnes du monde extérieur de laisser le poète tranquille. Nous pouvons donc conclure que ce dernier est aussi un être incompris et