États-unis
Mais la réalité allait hélas dans une toute autre direction : réclamant aux États-Unis l'aide nécessaire à la réalisation de son plan de développement, Pastrana ne reçut de Washington que des stocks d'armes et du matériel militaire. C'est finalement un plan passablement différent que le président Pastrana a présenté à son pays, le tout sans avoir consulté une seule fois le peuple et les représentants du Congrès colombien
Une fois revu et corrigé par le Congrès américain, le plan de Pastrana était devenu le « Plan pour la paix, la prospérité et le renforcement de l'État ». D'une valeur estimée à 7,5 milliards de dollars, dont la moitié provient de l'aide extérieure, ce nouveau Plan Colombie n'avait en fait plus rien à voir avec la mission originale que s'était donnée Andrès Pastrana.
Sur le milliard de dollars octroyé au Plan par le Congrès des États-Unis, seuls 860 millions se sont réellement rendus en Colombie. De cette somme, les trois quarts ont été consacrés à l'achat d'équipement militaire américain et à l'entraînement de soldats et de policiers. Après que certains politiciens colombiens eurent financé leur campagne électorale et que des officiers colombiens eurent détourné plusieurs millions à des fins personnelles, il ne resta de ce milliard de dollars américains que 67 millions (moins de 8 %) pour venir en aide aux paysans colombiens et les inciter à migrer vers d'autres cultures que la coca.
Ce plan, dont l'essentiel ne consiste en bout de ligne qu'à renforcer l'armée colombienne et à asseoir davantage les