Étude de doc
Consigne : Montrez que ce document témoigne de l’état d’esprit des combattants de la Première Guerre mondiale ; mettez en évidence les limites d’un tel document.
Nous sommes montés mille deux cents et nous sommes redescendus trois cents ; pourquoi suis-je de ces trois cents qui ont eu la chance de s’en tirer, je n’en sais rien, pourtant j’aurais dû être tué cent fois, et chaque minute, pendant ces huit longs jours, j’ai cru ma dernière heure arrivée. Nous étions tous montés là-haut après avoir fait le sacrifice de notre vie, car nous ne pensions pas qu’il fut possible de se tirer de pareille fournaise. […] Huit jours sans boire et presque sans manger, huit jours à vivre au milieu d’un charnier humain, couchant au milieu des cadavres, marchant sur nos camarades tombés la veille ; Est-ce un bonheur pour moi d’en être échappé ? Je l’ignore. ah j’ai bien pensé à vous tous durant ces heures terribles […] nous portons dans notre cœur le deuil de tous nos camarades tombés à Verdun du 5 au 12 mars Tu as raison de prier pour moi, nous avons tous besoin que quelqu’un prie pour nous, et moi-même , bien souvent, lorsque les obus tombaient autour de moi, je murmurais les prières que j’avais apprises quand j’étais tout petit, et tu peux croire que jamais prières ne furent dites avec plus de ferveur. […]
Ton fils (1) qui te chérit et qui t’embrasse un million de fois.
Lettre de Gaston Biron à sa mère, 25 mars 1916 (après Verdun), publiée dans Paroles de poilus, Librio, 1998
(1)- Gaston Biron a vingt-neuf ans en 1914. Il écrit régulièrement à sa mère. Il meurt le 11 septembre 1916
Sujet : L’expérience combattante vue par un soldat français
Consigne : Montrez que ce document témoigne de l’état d’esprit des combattants de la Première Guerre mondiale ; mettez en évidence les limites d’un tel document.
Nous sommes montés mille deux cents et nous sommes redescendus trois cents ; pourquoi suis-je de ces trois cents