Étude psychologique d'hitler
2086 mots
9 pages
-> La psychanalyste Alice Miller, qui consacre sa vie à dénoncer les mauvais traitements infligés par les parents aux enfants, évoque une éducation trop autoritaire (ce qu’elle nomme une « pédagogie noire » (1) ayant contribué à faire de lui cet exterminateur. Elle évoque aussi la présence de « sang juif » dans sa lignée : une origine impure qu’il aurait voulue à tout prix dissimuler… en anéantissant l’ensemble du peuple juif. Cette « haine de soi », en tête de liste de ses mobiles criminels, est également défendue par le psychohistorien Robert Waite. Le fait de haïr l’autre au point se souhaiter sa mort par dégoût de soi-même aurait donc poussé Hitler au pire. Des dérèglements d’ordre sexuel sont aussi invoqués par certains psychohistoriens : il aurait été impuissant, il lui aurait manqué un testicule, c’était un malade, un pervers… Son incapacité à avoir des rapports sexuels normaux l’aurait poussé à se libérer de sa frustration en déchargeant son agressivité sur d’innocentes victimes…
Dans son enquête, Ron Rosenbaum conclut sur une position « éthique » : si l’on ne doit pas succomber à la tentation de l’explication unique qui dirait « tout », il faut essayer de comprendre. Car prétendre que Hitler est un mystère tel que les mots ne peuvent tenter de le cerner reviendrait à en faire un dieu du Mal, donc à « lui accorder une victoire posthume ». Sur ce point, nous ne pouvons qu’acquiescer. Un regret toutefois : Rosenbaum n’a pas tiré tout le parti de son enquête. Plutôt que de les énumérer, s’il avait associé entre elles toutes ces hypothèses, il aurait pu justement avoir une idée claire de la structure psychique de Hitler. Certes, elles n’expliquent pas le pourquoi de la Shoah (qui n’aurait pu avoir lieu sans la participation active et la collaboration complaisante de milliers de personnes) mais elles aident à comprendre le cheminement intérieur de Hitler.
->Historiens et psychohistoriens s’interrogent : pourquoi fascinait-il autant ? Pourquoi cette