Khôlle n°6

Alain
Vingt leçons sur les beaux-arts

1re leçon
(L’imagination aveugle qui cherche l’objet) • Monde des Beaux-arts = monde d’énigmes mais pourtant facile à décrire (monuments, tableaux, sculptures, poèmes, symphonies…). Va s’inspirer de Kant (Critique du jugement) et de Hegel (Cours d’esthétique). Mais contrairement à Kant, va essayer de réintégrer le sublime dans le beau ; contrairement à Hegel, pas de fil historique (Arts symbolique surtout architectural, classique surtout sculptural puis romantique surtout peinture et musique). • Tous ces arts sont des produits naturels. Les Beaux-arts peuvent être considérés comme des effets des mouvements du corps humain (exclut l’imagination ?) Celle-ci est bien la mère de tous les arts mais est insaisissable, et ce sont les mouvements du corps humains qui la traduisent. • « L’imagination est le pouvoir de se rendre présents les objets absents ». Mais c’est trompeur de penser que l’imagination évoque les choses absentes. Cette opinion est celle des passionnés (par exemple, un homme qui a peur sent vivement la présence de ce qu’il lui fait peur, mais l’image de cet objet est floue). C’est bien souvent une chose perçue, réelle qui est l’objet de l’imagination. L’imaginaire n’est pas dans l’image mais dans l’émotion (l’objet reste un objet, donc pas grand-chose). Notre esprit n’invente donc pas les choses que la main copie. • Les passionnés refusent cela et restent prisonnier de leur émotion (on voit souvent des spectres la main devant les yeux …) d’où on retombe sur la malice des passions qui nous enferme dans nos erreurs. • L’imagination est créatrice quand ce que j’imagine est réel. Elle donne des objets à la vue, souvent durables. « L’homme d’imagination est un homme qui ne peut pas se contenter de ce qui est informe, un homme qui veut savoir ce qu’il imagine ». • Ainsi, c’est parce qu’on peut feindre des images que l’on fait des œuvres (on sculpte afin de voir et