Bien qu’elle ne soit pas inconnue dans la voisine Espagne, l’œuvre de Natacha de Pontcharra y est réservée, pour le moment, à la délectation des happy few, amateurs et fins connaisseurs du meilleur théâtre français actuel. Il faut savoir, en effet, que celle-ci ne s’adresse généralement pas au grand public mais plutôt à une élite, désireuse de pénétrer dans l’univers complexe et nuancé de ses personnages, individus en lutte avec le monde qui leur est échu, incompris de leur entourage et de la société, solitaires à la recherche d’un peu de bonheur et d’amour.
Grâce à son traducteur, Fernando Gómez Grande , la plus célèbre de ses pièces – Mickey-la torche –¬ à été mise en scène en mai 2003 à Valencia, où elle connut un succès plus qu’appréciable. Dans la salle Moratín du Rialto, l’ acteur Pepe Miravete , dirigé par José Martín, incarna brillamment le personnage de Mickey Linternas et fut félicité à l’unanimité par la critique.
Invitée à participer au Colloque International Ob/scena[01] Visions féminines [1995-2007], organisé par le Groupe de Recherche de notre département les 31 mai, 1er et 2 juin 2007, Natacha de Pontcharra nous a parlé de sa création théâtrale, de ses obsessions, de sa façon de travailler, de ses goûts, des difficultés de publication et de mise en scène, des problèmes économiques et pratiques de tous ceux et celles qui, comme elle, dédient leur vie à l’écriture du théâtre. Elle ne s’est pas toujours livrée à cette tâche difficile et souvent ingrate. Tout d’abord graphiste, peintre et nouvelliste, elle a travaillé pour plusieurs revues d’art, donnant libre cours, sous diverses perspectives, à sa veine artistique. Depuis 1976, elle a publié des nouvelles, des poèmes et des dessins dans différentes revues : Les Nouvelles Littéraires, Parler, Exit, Le Fou parle... Mais c’est à partir de 1991 qu’elle décide d’écrire du théâtre sur la demande du metteur en scène Lotfi Achour. Depuis cette date, elle a écrit une vingtaine de pièces – Œil de cyclone