La légende des siècles

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Le bon vieillard et l’enfant vengeur : « Booz endormi », « Petit Paul », « Question sociale »

L’égoïsme d’Hugo est à la mesure de sa réussite et de son œuvre : monumentale. Parmi les reproches les plus à propos qu’on a faits à son sujet on trouve ceux qui relèvent de sa tendance à se figurer comme prophète ou patriarche. Il y a une raison pour laquelle Flaubert parle de lui comme du « père Hugo ». L’atmosphère biblique de La Légende des siècles est une facette de cette tendance ; une autre se retrouve dans les portraits de bons vieillards qui reviennent dans ses œuvres et où plusieurs ont vu des autoportraits idéalisés, sans parler d’un sentimentalisme à soulever le cœur. Un de ces autoportraits figure dans l’extrait le plus connu de La Légende, « Booz endormi ».

Booz prend sa source dans la Bible, dans l’histoire de Ruth ; la rencontre des deux personnages du poème est un des préalables à la venue du Messie, car leur enfant sera l’ancêtre de Jésus. C’est un tableau plutôt qu’un récit ; rien ne se passe, mais tout y est possible. En deux temps, trois mouvements, Hugo dresse le portrait de l’homme juste, fait entrevoir en rêve à Booz qu’il aura une descendance, bien q

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