La légende des siècles

par

Le dernier cri du romantisme

« L’Échafaud » est suivi d’« Inferi », où tous les monstres de l’histoire sont évoqués comme enfermés dans les prisons que leur imagine Hugo, des sortes de cages interstellaires où ils purgent leurs peines. C’est là qu’on voit le plus l’influence de Dante, même si, à l’opposé de l’auteur italien, Hugo suggère que même ces pires parmi les pires pourront un jour expier. Mais c’est aussi un poème qui explique un peu l’insuccès relatif de la dernière série de La Légende. « Inferi » renoue avec le grotesque gothique dont raffolait la première génération des romantiques ; c’est dire que la pièce est de quarante ans en retard sur son temps. Lorsque paraît la troisième série, Madame Bovary a passé le quart de siècle et Zola a déjà publié L’Assommoir et Nana ; il n’y a que deux ans avant Germinal. Le réalisme triomphe, et Hugo, malgré tous les détails de la misère humaine qu’il rassemble dans Choses vues et qu’il incorpore à son œuvre, n’a jamais été qu’un romantique. Si les trois séries de La Légende des siècles rencontrent un succès décroissant, ce n’est p

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