L’œuvre se déploie sous une forme quelque peu inhabituelle, il s’agit en effet de la transcription d’un exposé fait en avril 1934 à la Société française de philosophie et de la discussion qui a suivi.
Elle s’ouvre par un inventaire synthétique des arguments que va présenter Merleau-Ponty :
1. Il s’agit de distinguer la perception comme une « modalité originale de la conscience », c’est-à-dire qu’il s’agit d’en décrire les mécanismes spécifiques sans passer par une comparaison avec les mécanismes de la pensée, étant donné que ces mécanismes sont strictement différents. Rien à voir par exemple entre l’unité d’une chose perçue par plusieurs sujets et l’unité d’un théorème pensé par plusieurs penseurs.
2. À partir de là, Merleau-Ponty opère un renversement. La pensée n’est plus ce qui permet la perception, c’est la perception qui fonde la pensée. Nous ne pouvons penser que ce qui a d’abord été expérimenté. Ainsi il n’existe pas de conscience pure, « toute conscience est perceptive ».
3. Le geste de Merleau-Ponty consiste à rompre avec une conception idéaliste de la pensée, non à n