Le texte étudié , extrait de l’ouvrage De la démocratie en Amérique écrit par Tocqueville en 1840, traite du travail des ouvriers dans un contexte bien particulier , celui de l’industrialisation . Cette ère industrielle marque le début d’un nouveau mode de production amené par le Fordisme et le Taylorisme : le travail à la chaîne. Ici , Tocqueville expose sa thèse quant aux conséquences sur l’ouvrier de ce type de travail. Ainsi , il inscrit son texte dans le thème des effets de la technique , plus particulièrement des progrès techniques , sur le travail.
L’auteur cherche à montrer que le travail tel qu’il est imposé par le Fordisme profite aux maîtres , leur permet d’accroitre leurs bénéfices , au détriment des ouvriers qui , eux , bien que premiers concernés , sont laissés pour compte et n’entrent pas en considération. Il faudrait alors se demander si les apports du progrès technique sont une raison suffisante pour expliquer et excuser l’exploitation des ouvriers ? Doit-on fermer les yeux sur le fonctionnement d’un système qui privilégie incontestablement , selon l’auteur , une classe par rapport à une autre ? Mais cette classe supposée dominante dans les faits l’est-elle aussi sur le plan moral ?
Tocqueville poursuit ici un raisonnement déductif . Pour commencer , l’auteur énonce deux vérités en s’appuyant sur des constatations , puis vient la démonstration de la thèse, pour le moment méconnue, et l’exposition des conséquences du travail sur les Hommes . Pour finir , Tocqueville énonce sa thèse et conclut sa démonstration en reprenant et en élargissant cette thèse .

Dans un premier temps, l’auteur évoque un fait constaté dans les usines de son époque . Il semblerait que le travail à la chaine permette de produire en plus grande quantité et plus rapidement. En effet , chaque ouvrier est chargé d’une tache particulière dans la chaine de production . Prenons l’exemple de l’industrie automobile . Précédemment , tous les ouvriers se consacraient à la