A) Dans la pièce À la défense des moustiques albinos, plusieurs aspects du spectacle théâtral mettent en lumière la caricature du monde postmoderne qu’évoque le texte. On peut facilement reconnaitre le rythme de vie effarant de la société d’aujourd’hui grâce à l’espace scénique très restreint et l’utilisation variée des nombreux objets présents sur scène. Par exemple, un réfrigérateur peut aussi servir de tableau de classe ou de banc, une cabine de péage est tout autant une automobile ou une chambre à coucher. Tous les objets restent donc en permanence sur la scène et ne nécessitent presque pas de déplacements ce qui permet des transitions très rapides entre les innombrables scènes et fait défiler la pièce à une vitesse folle. On a donc presque l’impression de regarder un film, ce qui ajoute un effet de postmodernité à la pièce.

B) Les figures scéniques jouent aussi un rôle très important dans la mise en valeur du propos de la pièce. Elles caricaturent tous différents groupes de personnes et pourraient toutes être utilisées comme exemple, mais le meilleur est très certainement Marta, mère d’une fille et divorcé. Éva Daigle joue très bien le rôle d’une fonctionnaire qui semble toujours stressé par des problèmes venant de partout et qui ne s’entend vraiment pas bien avec son « ex » et sa fille. Elle explose souvent et semble parfois hystérique lors des moments forts qui mettent en lumière des situations vécues par plusieurs familles à notre époque. On sentait que beaucoup de gens présents dans la salle ont ri jaune à plusieurs reprises en se reconnaissant dans le personnage de Marta.

C) Un moment fort de la pièce, sans doute même le plus important, est le monologue explosif de Marta lors de sa rencontre avec le professeur de littérature de sa fille Laïa qui lui a dit avoir une relation avec ce dernier. À ce moment, ça en est vraiment trop pour Marta et elle se vide littéralement le cœur devant le professeur abasourdi auquel elle a même oublié de se présenter.