Émancipation de la femme
Mais la question de l'impact des guerres sur les rapports entre les sexes et la place des femmes dans les sociétés a fait couler beaucoup d'encre et le débat n'est pas clos.
En montrant que la guerre n'est pas seulement une entreprise masculine, qu'elle mobilise les femmes à des tâches impliquant compétence et responsabilité, qu'elle les engage dans des combats politiques et qu'elle est souvent suivie dans les démocraties occidentales d'un accès aux droits politiques, les premiers travaux de l'histoire des femmes (années 1960 et 1970), confortés par des enquêtes orales auprès des actrices de l'époque, ont souvent conclu au rôle de ferment de l'émancipation des femmes. Puis des historiennes ont souligné, après une relecture critique des sources et une approche plus relationnelle, le caractère soit provisoire, soit superficiel, soit relatif des changements induits par les conflits. Par sa nature, par le traumatisme qu'elle engendre, la guerre paraît plutôt conservatrice, voire régressive, en matière de rapports entre les sexes. À leur tour, les travaux les plus récents infléchissent les interprétations. | | | Atelier de soudure à l'usine Gillet frères, Lyon, juin 1917.
Source : ECPAD | | | Ils opposent de nouveau les années 1920, où se brouillent les identités sexuelles et s'affirment des images positives de Garçonnes et de lesbiennes, aux crispations des années 1930; ils minorent l'impact des guerres dans un mouvement continu d'émancipation fondé sur l'amélioration du niveau de vie et le développement généralisé de l'individualisme ; ou bien encore ils défendent la thèse d'un changement en profondeur des relations entre les hommes et les femmes (brouillage des identités sexuées, rapprochement des rôles et