Épreuve du bac de francais
A : Victor Hugo, « J'aime I'araignee », Les Contemplations, Livre III, « Les luttes et les reves », (1856). B : Lautreamont, « Le Pou », Les Chants de Maldoror, chant 11,9 (1869). C : Tristan Corbiere, « Le Crapaud », Les Amours jaunes (1873). 0 : Germain Nouveau, « Le Peigne », Valentines (1887).
Texte A - Victor Hugo (1802-1885), « J'aime I'araignee », Les Contemplations, XXVII (1856). J'aime I'araignee et j'aime I'ortie, Parce qu'on les hait ; Et que rien n'exauce et que tout cMtie Leur morne souhait ; Parce qu'elles sont maudites, chetives, Noirs etres rampants ; Parce qu'elles sont les tristes captives De leur guet-apens ; Parce qu'elles sont prises dans leur reuvre ; sort! fatals nreuds ! Parce que I'ortie est une couleuvre, L'araignee un gueux ;
Livre III, « Les luttes et les reves »,
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Parce qu'elles ont I'ombre des abimes, Parce qU'on les fuit, Parce qu'elles sont toutes deux victimes De la sombre nuit. Passants, faites grace a la plante obscure, Au pauvre animal. Plaignez la laideur, plaignez la piqure, Oh ! plaignez Ie mal ! II n'est rien qui n'ait sa melancolie ; Tout veut un baiser. Dans leur fauve horreur, pour peu qu'on oublie De les ecraser, Pour peu qu'on leur jette un reil moins superbe Tout bas, loin du jour, La mauvaise bete et la mauvaise herbe Murmurent : Amour!
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Texte B - Lautreamont (1846-1870), « Le Pou », Les Chants de Maldoror, chant II, strophe 9 (1869). Le pou [...] Vous ne savez pas, vous autres, pourquoi ils ne devorent pas les os de votre tete, et qu'ils se contentent d'extraire, avec leur pompe, la quintessence de votre sang. Attendez un instant, je vais vous Ie dire: c'est parce qu'ils n'en ont pas la force. Soyez certains que, si leur machoire eta it conforme a la mesure de leurs vreux infinis, la cervelle, la retine des yeux, la colonne vertebrale, tout votre corps y passerait. Com me une goutte d'eau. Sur la tete d'un jeune mendiant des rues, observez, avec un microscope, un