INTRODUCTION

Accroche

Les récents événements de la Villeneuve – le meurtre de deux jeunes gens en octobre dernier suite à une querelle mêlant deux bandes – nous invitent à penser que notre sujet n’est pas éloigné de notre temps. En effet, la conscience que ces jeunes – du moins qui se retrouvèrent mêlés aux événements – avaient d’eux-mêmes les a pourtant conduits à ne plus se maîtriser ; leur image d’eux-mêmes, leur conception de soi, leur conscience même de soi, n’a pas permis qu’ils maîtrisent leur violence.

Analyse du sujet

Pourtant, il faut bien être conscient de soi pour être soi, autrement dit être conscient de ce qui nous constitue, pouvoir se référer à soi, se connaître même et connaître ses défauts, ses failles. Etre un sujet et être avisé d’être un sujet. La conscience de soi implique donc une intimité avec sa propre intériorité. Par ailleurs, pour agir, être en rapport avec les autres, se comporter, avoir une existence partagée avec d’autres, mais aussi agir pour soi et par soi-même, il faut se maitriser, être capable d’une forme de maîtrise. En quoi conscience de soi et maîtrise de soi vont-ils de pair ? Est-ce qu’on peut définir la conscience de soi par une forme de maîtrise de soi qui attesterait de notre conscience de soi ?

En somme, être conscient de soi est-ce être maître de soi ou bien nous faut-il renoncer à une quelconque liaison entre ces deux dimensions pourtant essentielles de notre existence ?

Problématisation

Le sujet nous interroge sur une équivalence, mais pas seulement, sur une définition. Il nous pose la question la plus difficile, « la question qu’est-ce que ? ». On nous demande si on peut définir le fait d’être conscient de soi par la maîtrise de soi, autrement dit si ces deux dimensions sont ou non équivalentes ? La question de fond est la suivante : « qu’est-ce qu’être soi ? ».

Pourquoi admettre cette équivalence est-il si difficile, voire problématique ?

* parce que la conscience de soi concerne