À quoi sert la sociologie des organisations ? de michel crozier
M. Crozier découvre là le rapport entre les comportements et un système d'organisation. Ainsi débute la carrière d'un « chercheur de terrain » qui va devenir l'inspirateur d'un courant sociologique à part entière. Ce recueil d'articles de M. Crozier, dont beaucoup d'inédits, donne un aperçu de son oeuvre.
Une oeuvre dans laquelle la notion de pouvoir est centrale : pour M. Crozier, l'organisation est structurée par les relations de pouvoir. A l'issue d'une autre enquête célèbre (à la Seita), il montrera que le pouvoir dépend fortement d'une variable : le contrôle de zones d'incertitude. Ainsi, les ouvriers d'entretien, seuls capables d'intervenir en cas de panne de machine, jouent de ce monopole pour maintenir ou améliorer leur position, ce qui est source de conflits et de blocages. Les jeux de pouvoir, conjugués à un système de règles rigide, aboutissent à la constitution de « cercles vicieux bureaucratiques ».
Dans ses premiers travaux, M. Crozier attribue ces phénomènes à un modèle français de l'administration. Puis il rompt avec cette « tentation culturaliste » et cherche à élaborer une théorie globale de l'action collective en organisation. C'est ce qu'il propose dans L'Acteur et le Système, ouvrage co-écrit en 1977 avec Erhard Friedberg et devenu un classique de la littérature sociologique. Les auteurs y intègrent les acquis de la sociologie américaine de la