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Diagnostic et traitement des ovaires polykystiques
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êtes-vous polyvalent ?
Myriam Croteau et Jocelyn Bérubé
Mme A. Ménard-Ray, 25 ans, se rend à votre cabinet. Elle est inquiète, car elle n’a plus ses règles depuis qu’elle a cessé ses anovulants il y a six mois. Elle a pris des contraceptifs oraux pendant une dizaine d’années et avait des menstruations régulières. De plus, elle a remarqué une récidive de son acné. Elle éclate en sanglots. Elle souhaite tomber enceinte, mais la voilà infertile ! En regardant cette jeune femme souffrant aussi d’embonpoint, vous songez rapidement au syndrome des ovaires polykystiques. Comment allez-vous aborder la question avec votre patiente ?
Qu’est-ce que le syndrome des ovaires polykystiques ?
Le syndrome des ovaires polykystiques est un trouble endocrinien et métabolique très fréquent.
C’est l’endocrinopathie la plus commune chez les femmes en âge de procréer, qui touche de 6 % à 8 % de celles-ci1 et constitue la principale cause d’infertilité. La raison sous-jacente est inconnue, mais l’excès primaire d’androgènes est la plus probable. Son oriLa Dre Myriam Croteau, omnipraticienne, exerce à la
Clinique de planification des naissances du CSSS
Rimouski-Neigette et en cabinet privé à la Clinique médicale de Saint-Fabien. Le Dr Jocelyn Bérubé, omnipraticien, est responsable de la Clinique de planification des naissances du CSSS Rimouski-Neigette. Il est également médecin-conseil à la Direction de santé publique du Bas-Saint-Laurent et à l’Institut national de santé publique du Québec.
gine serait donc possiblement génétique. Les femmes atteintes, notamment celles qui sont obèses, développent une résistance à l’insuline avec hyperinsulinémie compensatrice. Le surplus d’insuline inhibe la synthèse hépatique de la protéine liant les hormones sexuelles
(appelée SHBG en anglais)2. Comme la testostérone se lie à cette protéine, le taux de testostérone libre devient alors plus élevé2,3. Ces femmes