1995 : l'année de tous les succès
Le cinéma français a terminé l'année 1995 en beauté. Et il promet d'attaquer celle qui commence avec de nombreux atouts, ragaillardi par un regain de fréquentation en France (quelque 128 millions d'entrées en 1995 contre 124 millions en 1994), qui lui a largement profité. La part de marché des films français sur leur propre territoire pourrait bien, en effet, dépasser les 40% en 1995, contre les modestes 27,8% de 1994. Parmi les quinze films les plus vus, en France, en 1995, sept sont français. Avec ses 5,5 millions de spectateurs, les Anges gardiens du tandem Jean-Marie Poiré/Christian Clavier (qui avaient déjà "sévi" avec les Visiteurs), se place en tête du palmarès, suivi de près par Gazon maudit (4 millions d'entrées) de et avec Josiane Balasko, candidat à l'Oscar 1996 du meilleur film étranger. Avec plus de 2 millions d'entrées viennent ensuite Elisa de Jean Becker avec Gérard Depardieu et Vanessa Paradis, le Hussard sur le toit de Jean-Paul Rappeneau avec Juliette Binoche et Olivier Martinez, les Trois frères des comiques les Inconnus, la Haine (Prix de la mise en scène à Cannes) de Matthieu Kassovitz, et le Bonheur est dans le pré d'Etienne Chatillez (le réalisateur de la Vie est un long fleuve tranquille).
Le succès phénoménal (8 millions d'entrées) d'Un Indien dans la ville, sorti fin 1994 et projeté depuis dans 43 pays, annonça le grand retour de la comédie en France. Comédie familiale avec ce film d'Hervé Palud, joué et coproduit par Thierry Lhermitte, qui repose sur le comique traditionnel du choc des cultures. Comédie burlesque avec les Anges gardiens, menés tambour battant par le duo Christian Clavier-Gérard Depardieu, en prêtre et en directeur de cabaret réunis par les circonstances pour tirer un petit garçon des griffes de la mafia. Comédie de caractère, tendre et drôle, avec le Bonheur est dans le pré, dans laquelle Michel Serrault, patron d'une entreprise en faillite et lui-même au bord de la