14, Echenoz, critique
C’est la première fois que je lis Jean Echenoz sur tablette. Bien sûr m’est revenu en tête ce premier livre de lui acheté aux Sandales d’Empédocle il y a 20 ans quasiment jour pour jour, j’étais tout jeune étudiant et m’étais saigné pour Nous trois. Le lisant la semaine dernière, je me suis étonné du hasard des chiffres et me suis rappelé qu’il y avait déjà là des histoires d’hommes en mouvements et de femmes désirées. Avec les années j’ai joué au yoyo avec les romans d’Echenoz. Quand il ne publiait pas je revenais en arrière dans sa bibliographie, quand il avançait j’avançais avec lui. Aujourd’hui ce sont ces deux mouvements que je reproduis. Car on oublie. On a beau aimer, on oublie. On oublie même ce qu’on a aimé. Et parfois, on aime d’autres choses. Bref. Ce matin j’ai reconnu son 14 sur la table des libraires mais j’avais déjà la version numérique et comme la mise en page, la typo, le jeu avec les blancs sont nickels, j’ai ouvert à nouveau la tablette et j’ai relu les passages de 14 que j’avais annotés et surlignés.
Le roman 14 est aussi court que la première guerre mondiale (qui aurait dû l’être) fut longue : un exploit littéraire.
“Dans les Ardennes, à peine débarqués du train, à peine a-t-on eu le temps de se faire à ce nouveau paysage – sans même savoir le nom du village où