Les violences à l’école : des causes et des pistes d’actions
Par Véronique Dumont
Après avoir abordé le débat autour de la définition de la (des) violence(s) à l’école (analyse
13/2011), nous abordons ici les différentes causes qui sont avancées en lien avec ces définitions. Bien évidemment, chaque approche de la violence à l’école a une vision différente des solutions à apporter ou des mesures à adopter pour combattre le phénomène.

Des sources sociétales aux ressorts individuels
Différentes thèses s’affrontent quant aux « causes » du phénomène. Une distinction habituellement utilisée les trie selon leur « niveau ». Les explications intègrent rarement de multiples sources, elles en identifient une en particulier.

Un phénomène engendré par la société
Certains pointent du doigt la société, qui par les inégalités qu’elle génère ou les normes dominantes qu’elle impose aux autres, conduit à une violence institutionnelle et sociale qui se propage notamment à travers l’école. Les tensions entre les normes, l’intolérance ou les modes de vie divergents instaurent un climat propre au conflit et à la violence. La légitimité même de l’école peut être remise en cause par rapport au rôle d’émancipation et d’éducation qu’elle affirme véhiculer.
L’obligation scolaire jusqu’à 18 ans, la perspective du chômage, la dévalorisation des métiers techniques et professionnels, les difficultés d’intégration des populations d’origine étrangère, l’encadrement familial défaillant, la banalisation de la violence, tous ces éléments sont convoqués autour du phénomène de violence à l’école afin de l’expliquer. Ces facteurs socioéconomiques, institutionnels, culturels sont considérés comme les vecteurs de la violence. Le jeune ou l’enfant est pris dans leur engrenage et a peu de prises sur ceux-ci. Ces éléments sont d’ailleurs souvent repris comme un arsenal de circonstances atténuantes évoquées pour la défense en cas de procès.
La violence n’est pas ici propre à l’école mais elle y est exacerbée