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N° 188 – décembre 2005
Faut-il avoir peur du hard-discount ?
Pour les consommateurs, le prix n’est pas toujours le critère le plus important
Philippe Moati, Martial Ranvier
Dans un contexte conjoncturel déprimé, les consommateurs semblent de plus en plus sensibles aux prix. Ils réduisent leur consommation de produits de marque et fréquentent davantage le hard-discount. En réponse, les enseignes de la grande distribution intensifient leurs politiques promotionnelles et la mise en avant des prix bas.
L’enquête Commerce du CRÉDOC de juin
2005 confirme l’importance du prix dans les choix de magasins. Pourtant, la sensibilité au prix n'est qu'un élément du comporte-
rent désormais que les produits à marque de distributeurs sont de qualité égale à celle des produits de grande marque et plus d’un sur deux font le même diagnostic pour la qualité des produits « premiers prix ».
Ce constat inquiète fortement la grande distribution. Si les jugements des consommateurs sont certainement liés à la conjoncture (stagnation du pouvoir d’achat individuel, remontée du sentiment d’inquiétude, importance de l’inflation perçue…), ils sont quelquefois interprétés comme révélateurs de changements profonds témoignant d’une maturité croissante. La crainte d’un scénario « à l’allemande » (où le
Hard discount, hypers, supers : la bataille des prix
Dans leurs achats de produits alimentaires, les consommateurs paraissent de plus en plus sensibles aux prix. Ils se détournent des grandes marques au profit des marques de distributeurs et des premiers prix. Ils ont aussi accru leur fréquentation des magasins hard-discount, formule à peine balbutiante au début des années 1990 : celle-ci représente aujourd’hui près de
14 % de parts de marché.
Parallèlement, selon l’enquête
Commerce du CRÉDOC, près de trois consommateurs sur quatre considè-
ment des consommateurs. En effet, seule une petite minorité (ceux qui se déclarent
Les produits « premiers prix » et ceux à marque de