1984 ou la vision du totalitarisme absolu selon Orwell. En 1984, après une guerre nucléaire, le monde est divisé entre trois blocs tour à tour en guerre l'un contre l'autre: l'Oceania (Amériques, Royaume-Unie, Océanie et Afrique), l'Estasia (Chine, Inde, Mongolie, Japon) et l'Eurasia (Europe et Russie). Ces trois blocs se revendiquent clairement comme totalitaires. L'action de 1984 se déroule à Londres et nous fait découvrir, via Winston Smith, le totalitarisme sous sa forme ultime.

Surveillés de tous les côtés et jusque chez soi, l'intimité est réduit au stade de mot, voire sur le point de disparaitre avec l'arrivée de la novlangue. La novlangue, invention de l'Angsoc (socialisme anglais), dirigeant du bloc Océanie, a pour vocation de mettre un terme à la possibilité de penser autrement que le Parti et, plus pernicieux, instaurer un système de double-pensée qui permettrait, selon le mot employé, de faire l'éloge du Parti ou de blâmer un ennemi. Orwell consacre d'ailleurs une section spécifique au "mode d'emploi" de la novlangue.

Sous la figure de Big Brother (référence à Staline, le petit père du peuple), créateur du Parti et acteur d'exploits révolutionnaires dans la vision populaire, effigie (car il n'apparait jamais en public) et figure paternaliste de l'Angsoc, se cache une réalité effrayante: tant que le parti existe, Big Brother reste le dirigeant du Parti, donc du régime. Loin de s'interroger sur la véricité des faits, les membres du Parti ne réfutent jamais la doctrine. Plus grave encore, il arrive quotidiennement que les prédictions, chiffres officiels, nom du belligérant actuel, soient truqués. Mais loin de susciter l'étonnement du peuple, ce trucage de la vérité passe totalement inaperçu. En cause le phénomène de double-pensée. Afin d'appuyer ses dires, le gouvernement a mis en place le ministère de la Vérité, chargé de rectifier le passé pour qu'il corresponde au présent. C'est dans ce ministère qu'est employé Winston Smith.

Dans ce contexte