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La croissance économique naissante conduit, à une forte inflation qui, ajoutée aux conditions de vie médiocres, favorisa un fort mal-être social. La nécessité de réformes économiques structurelles était évidente. Finalement, après vingt ans de politiques économiques ratées, Franco permit l’entrée au gouvernement, en 1957, d’un groupe de technocrates de l’Opus Dei. Ces nouveaux ministres dessinèrent le Plan de Estabilización (1959) qui, en diminuant le protectionnisme et l’intervention de l’État dans l’économie, orientait l’Espagne vers le système libéral et l’intégration à l’Europe.
Une nouvelle période s’ouvre avec le Plan de stabilisation : celle du desarrollismo, qui allait remplacer la « légitimité d’origine » de Franco comme vainqueur de la guerre civile par une « légitimité d’exercice » comme artisan de la prosperité économique de l’Espagne.
La remise en marche économique du pays est en place. Il y a incitation au tourisme de masse avec 14 000 000 visiteurs en 1955, et 33 000 000 en 1972, développement de la production industrielle qui passe d’un indice 100 en 1962 à 379 en 1976. De 1964 à 1967 se déroule le grand plan de développement économique qui constitue une étape de plus. Depuis la fin des années 1960, le PNB augmente de plus de 7 % par an : c’était le « miracle économique espagnol ».
Malgré cela, à partir de 1967, l’opposition à Franco est de plus en plus forte : grèves, manifestations d’étudiants, attentats d’autonomistes basques. L’Église catholique cesse d’être un appui pour le régime et se range dans l’opposition à partir de 1970. Il n’est pas rare de constater que des groupes catholiques prirent ouvertement parti pour les travailleurs dans leur lutte contre le gouvernement franquiste lors des grèves des mineurs de charbon des Asturies dès 1962. Le pouvoir du dictateur s’affaiblira progressivement. 3. Crise finale (1973-1975)
En juin 1973, Franco renonce pour la première fois depuis 1936 à la présidence du