37 Quai d'orsay: mémoires pour aujourd'hui et pour demain
Secrétaire général de l'Elysée puis Ministre des Affaires étrangères, Jean François-Poncet, Sénateur du Lot et Garonne, livre d'une plume alerte et élégante une « chronique impressionniste et personnelle » de près d'un demi-siècle de diplomatie française. Réconciliation franco-allemande, étapes successives de la construction européenne, conflit israélo-palestinien, relations Est-Ouest, indépendance de Djibouti, intervention soviétique en Afghanistan, installation d'une république islamique en Iran, guerre Iran-Irak, chute du mur de Berlin et réunification allemande figurent parmi les pages de l'histoire des relations internationales évoquées par un de ses acteurs les plus clairvoyants.
C'est probablement à l'Allemagne que l'auteur consacre les passages les plus forts de ses mémoires. Dans le chapitre « L'Allemagne terrible de mon enfance », il rend hommage à la capacité d'analyse et à la sagacité de son père, ambassadeur à Berlin et germaniste averti, qui avait très tôt compris les dangers de « la mise au pas de tout un peuple (et des) gesticulations guerrières du régime qui s'installait solidement au pouvoir », en un mot qui avait saisi le sens de l'« implacable machine de guerre » mise en place par les Nazis. « Toute l'énergie que mit mon père à sonner l'alarme fut vaine », déplore le Sénateur, qui se demande à cette occasion si « l'incapacité de prendre en temps utile la mesure des défis » ne serait pas « l'une des caractéristiques les plus préoccupantes de notre tempérament national ».
Analysant ensuite « l'insubmersible relation franco-allemande » depuis la fin de la guerre, M. Jean François-Poncet relève que si son père avait été le « témoin de l'entreprise belliqueuse des Nazis dans une vieille Europe soumise à la loi des armes », lui-même avait pu, au cours de sa carrière de diplomate puis en tant que ministre, être l'observateur de la réconciliation entre les deux pays.
S'agissant de la