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utilisation dramatique de l’espace qui devient un élément indispensable à l’action et au sens de la pièce. Rester ou partir, retenir ou rejeter, deviennent les gestes essentiels qui vont décider d’une vie entière. Le temps est alors comme suspendu. Les spectateurs, inquiets comme Silvia, étonnés de cet étrange dénouement, regardent Dorante s’éloigner comme si la vie se retirait de la scène, et ne reprennent leur respiration que lorsqu’il revient. Un grand moment de théâtre où chaque dimension : le temps, l’espace et la parole des acteurs, prend un sens plein.
Dorante attend d’elle une déclaration. Pour la pousser à l'aveu et cacher sa faiblesse, sa stratégie est simple : au mépris de son attachement pour elle, il la menace de la quitter (depuis le futur imminent, «je vais partir», jusqu'au dernier «adieu»). Il s’éloigne même, au grand dam de la jeune fille, mais par déception sentimentale et ultime provocation. Dans le monologue de Silvia en train de le regarder s'en aller, elle joue à quitte ou double. Toute sa vie se joue sur quelques secondes qui lui semblent éternelles. Elle attribue alors l’échec à son frère, cette pensée répondant à une autre logique que celle de la raison, Marivaux arrivant ainsi à produire une impression d'intense émotion.
Mais, employant un procédé très fréquent dans la «comédie à l'italienne» et chez Molière, qu'il avait déjà exploité tout particulièrement dans ‘’La surprise de l'amour’’ : l'amant, parti par dépit, n'a pas le courage de s'en aller vraiment, Dorante revient et parle. Ce n’est pas cependant pour se livrer à de grandes effusions. Aussi Silvia est-elle un peu frustrée.
Il évoque plutôt l’amour de Mario, et entend alors Silvia lui dire qu’il ne doit pas craindre cette rivalité. Elle l’amène à quémander («instruisez-moi de ce qui en est»), à se montrer donc inférieur à elle, à renoncer à partir. Si c'est toujours en tant que «Lisette» qu'elle s'adresse à lui, c’est qu’il n'y a que cette sorte de mensonge qui puisse lui

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