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CHAPITRE 4
Séquence 1
Voyages des Lumières : argumenter pour le progrès
p. 306
Problématique : Comment les philosophes des Lumières jugent-ils les progrès de leur siècle ? Comment dénoncent-ils l’horreur de l’esclavage et de la colonisation ?
Éclairages et problématique : L’approche du siècle des Lumières par le biais du thème du voyage et de l’industrie maritime ouvre de nombreuses réflexions sur la civilisation européenne du xviiie siècle mais aussi plus largement sur l’humanité. La notion de progrès qui est au cœur de toute société se voit fortement discutée par des philosophes, des navigateurs, au contact de ceux que l’on a communément appelés les « sauvages ». Nous proposons dans cette séquence des formes argumentatives diverses, directes ou indirectes, pour mieux rendre compte de la multiplicité des voix qui débattent du luxe et du progrès du xviiie siècle à nos jours.
Texte 1 : Montesquieu, Lettres persanes (1721)
p. 307
Texte écho : Jean-Jacques Rousseau, Discours sur les Sciences et les Arts (1750)
p. 308
OBJECTIFS ET ENJEUX :
– Repérer un circuit argumentatif et en comprendre la progression.
– Analyser un discours argumentatif sous forme épistolaire.
– Confronter deux points de vue.
Lecture analytique
1 « Le superflu, chose très nécessaire »
(Voltaire)
La lettre d’Usbek s’ouvre par une association inattendue de termes mise en évidence par le connecteur d’opposition « mais » (l. 2). Effectivement, l’énonciateur développe en parallèle le thème du plaisir et celui du travail. Les mots
« sensuelle », « raffine » (l. 1), « plaisirs » (l. 2),
« délicieusement » (l. 3) s’opposent à « dure »
(l. 2), « travaillent » et « sans relâche » (l. 3).
Cette association pourrait paraître paradoxale si Usbek n’expliquait pas le fonctionnement industriel et économique de la ville de Paris :
« l’intérêt est le plus grand monarque de la
Terre » (l. 7-8, la personnification de l’« intérêt » en « monarque » souligne sa