Abécédaire de la désobéissance civile
Pour lui, le but des Anciens était la participation et le partage du pouvoir social, tandis que celui des Modernes est la jouissance privée, la politique n’étant qu’une étape vers la satisfaction des intérêts personnels. Désobéir serait alors la simple expression d’un individualisme décomplexé, en somme, comme le relèvent Albert Ogien et Sandra Laugier dès la première page de Pourquoi désobéir en démocratie …afficher plus de contenu…
La désobéissance civile, se pense, elle, dans une perspective toute autre ; s’il s’agit aussi d’un action individuelle, elle se pense comme viscéralement politique, s’inscrivant dans une démarche collective et publique et non comme le surgissement du moi. « La priorité accordée à la conscience […] ne renvoie pas à l’arbitraire, au caprice personnel, mais bien à la responsabilité. »[footnoteRef:4] explicite Guy Durand. En somme, ce qui est visé par la désobéissance civile, ce n’est pas qu’une dérogation soit faite à la loi, mais que la loi elle-même change. [4: DURAND, Guy. La désobéissance civile et nous, À l’école de Gandhi et de Luther King. Paris : FIDES, 2013.