Né dans le Kentucky, Abraham Lincoln est le fils d’un modeste pionnier. Après avoir grandi dans l’Indiana, il s’installe à l’âge adulte dans l’Illinois et y exerce quantités de petits métiers pour assurer son existence. Travaillant sans relâche, il est tour à tour ouvrier agricole, bûcheron, batelier, épicier, postier et arpenteur. En 1832, il prend la tête d’une compagnie de miliciens lors de la guerre de Faucon Noir. Mais son ambition ne tarde pas à se concrétiser. Véritable autodidacte, il tâte du droit et parvient à se faire admettre au barreau de l’Illinois en 1837. Passionné par la politique, il intègre en parallèle les rangs du Parti whig et parvient à se faire élire à la législature de l’Illinois, où il exerce quatre mandats consécutifs entre 1834 et 1846. Réfléchi, éloquent et intègre, il enlève le siège de représentant au Congrès des États-Unis en 1846. Ses propos contre la guerre du Mexique et le président Polk lui coûtent toutefois sa réélection. De retour dans ses foyers, il reprend son activité juridique mais s’implique de plus en plus en politique. Farouchement opposé à l’extension de l’esclavage dans les nouveaux territoires de l’Ouest, il rejoint le nouveau Parti républicain en 1854. Deux ans plus tard, il est battu de justesse aux élections sénatoriales par Stephen Douglas, mais ses discours sur la « Maison divisée » le font connaître du grand public. Ses positions modérées lui valent de remporter, contre toute attente, l’investiture républicaine pour les élections présidentielles de novembre 1860. Sa victoire finale précipite la sécession de la Caroline du Sud, bientôt suivie de celles de huit autres États esclavagistes. Le 4 mars 1861, dans une atmosphère marquée par la psychose des attentats, Lincoln entre en fonctions à la Maison Blanche. Mais ses appels à la concorde et à l’unité nationale ne sont pas entendus par les sécessionnistes. Le 15 avril, après la nouvelle du bombardement de Fort Sumter, bastion fédéral situé dans la baie de