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Introduction
La société Africaine, en général, est une société « masculin pluriel ». Il en est de même particulièrement dans la société sénégalaise. L’homme y fait la loi. Il se sert de coutume et de religion pour gérer la société à ses fins. Ainsi, la femme, marginalisée, devient un instrument, un objet selon les lois des institutions aménagées par l’homme au gré de ses goûts. Du toit paternel au toit conjugal, la femme est à la merci de la sacrée coutume. En ce travail, nous allons présenter l’image de la femme du Sénégal telle qu’elle est vue par Mariama Bâ dans Une si longue lettre, selon la tradition africaine et la religion musulmane.
L’image de la femme dans Une si longue lettre
A travers Ramatoulaye, son personnage principal et la technique épistolaire choisis sciemment pour plaider la cause de la femme, l’auteur nous conduit dans sa conception romanesque. Elle nous y montre la considération générale accordée à la femme dans tous les domaines de la vie au Sénégal. En tout et pour tout, la femme, jeune ou mature soit-elle, est vouée au silence en dépit de la gravité de ses peines. Ses droits sont taillés à la hauteur de la volonté de l’homme. Il en est de même en amour. On le verra avec le cas des foyers de Ramatoulaye et de celui d’Aïssatou, deux amies de très longue date dont les maris s’étaient engagés en de nouvelles aventures amoureuses contre toute attente de leurs épouses respectives. Ni la coutume ni la religion musulmane n’ont, ici, réservé aucun droit à ces deux femmes même au sujet de ce qui les concerne très intimement chacune. Binetou et La petite Nabou, les coépouses qui leurs avaient été adjointes au nom de ces sacrées institutions ne purent elles aussi que fléchir contre leur propre liberté devant ces susdites institutions.
Ainsi, en