Abschied von berlin
Il venait de passer un an et demi à Berlin sans vraiment réussir à s’établir. Il n’avait pas fait fortune et dans le cinéma où il travaillait comme présentateur il a soudainement été licencié. Son but, New York, s’était encore plus éloigné qu’avant et l’argent que sa mère lui avait donné était entièrement utilisé. Son retour à Vienne était fixé pour l’après-midi suivant.
Il passait sa dernière soirée avec Antonia, une dramaturge italienne qu’il a rencontré deux mois avant à une première de cinéma et avec qui il avait couché quelques fois. Ils se trouvaient dans la partie Est de la ville, dans un bar dont il avait oublié le nom avant d’avoir eu le temps de s’asseoir : quelque jeux de mot avec palme ou perle. Là-bas ils buvaient du vin rouge et parlaient de tout et n’importe quoi, ce qui était dû à une certaine indifférence concernant son proche départ. Le fait de se dire au revoir et de devoir laisser le peu de choses qui les unissait entre les mains de Dieu était quelque chose qu’ils contemplaient avec sobre tranquillité.
Antonia dit : « Pourquoi verser des larmes de crocodiles si tous les intéressés ne sont déçus que parce qu’ils rencontrent sans cesse les fausses personnes. »
« Il n’existe que des fausses personnes, des gens plus ou moins faux. » dit Lukas.
Ils n’entamèrent pas de discussion pour savoir à quel point ils étaient faux car la distance qui allait les séparer lorsque Lukas rentrera à Vienne ne motivait ni la fantaisie d’Antonia, ni la sienne. Ceci suffisait parfaitement d’indicateur sur leur fausseté. Ils pouvaient affirmer sans aucun doute qu’ils n’avaient pas remplis ce qu’ils avaient formulé en rigolant lors d’un des premiers jours où ils s’étaient rencontrés : Que la perte de la raison dans l’amour est la limite inférieure si on veut un jour arriver à quelque chose en amour.
Vers 1h30 du matin, lorsque le bar s’était déjà presque vidé, la serveuse vint à la table et annonça que le taxi attendait.
« Nous n’avons pas