Absolut Vodka joue les marques icônes
Désormais chez Pernod Ricard, le spiritueux, né en Suède il y a cent trente ans et internationalisé il y a trente ans, fait tout pour entretenir son culte.
La bouteille n'arbore aucune étiquette. Transparente comme le liquide qu'elle abrite. Mais sa forme, inspirée de flacons médicinaux, est suffisamment connue pour que les aficionados comme le grand public l'identifient au premier regard. Pour célébrer un anniversaire emblématique, Absolut Vodka a voulu apparaître dans sa plus simple expression, avec une édition baptisée " No Label ", vendue à partir de septembre dans des établissements de nuit et chez certains cavistes.
Reste à savoir combien de bougies mettre sur le gâteau. Car la griffe peut aussi bien se targuer d'être vénérable, affichant cent trente ans depuis sa naissance en Suède, que tout juste trentenaire cette année avec un déploiement à l'international en 1979, qui lui a donné sa vraie dimension. " Aujourd'hui, elle a dépassé son statut de marque pour proposer sa propre vision du monde. Elle ne se travaille donc pas comme les autres ", estime Michael Merolli, directeur marketing de la société Ricard, dont la maison mère a acheté la vodka l'été dernier.
Le parti pris d'Absolut de demander à des artistes d'interpréter sa bouteille pour bâtir sa saga publicitaire a largement contribué à construire son mythe, générant son lot de collectionneurs de séries limitées et une pléthore de blogs. A son palmarès : une peinture d'Andy Warhol dans les années 1980 et un travail d'Helmut Lang une décennie plus tard.
Alambic sophistiqué
Mais, revers de la médaille, le poids de la griffe a un peu pris le pas sur la vodka elle-même. L'industriel cherche aujourd'hui à rappeler ce qu'il y a à l'intérieur de ses bouteilles. La série limitée No Label s'inscrit dans ce courant. Comme si la marque s'effaçait provisoirement derrière le produit à base de blé d'hiver poussant au sud de la Suède. La nouvelle campagne publicitaire