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Quel est le panorama des menaces djihadistes après la mort d'Oussama Ben Laden ?
Bernard Squarcini : En dix ans, entre son avènement avec le 11-Septembre et sa neutralisation, Ben Laden a su créer un nombre de succursales franchisées qui opèrent en dehors de son commandement. Ils ont un ordre en blanc. Et la perte d'un chef entraîne un risque d'autonomie et de surenchère des groupes. Avec Al-Qaida dans la péninsule Arabique [AQPA, basée au Yémen], on a vu une évolution qualitative. Il y a un savoir-faire. Ils ont un très bon artificier.
Mais la menace principale pour la France est Al-Qaida au Maghreb islamique [AQMI]. Il y a une proximité géographique, une histoire coloniale passée, et il y a ces allées et venues et ces liens familiaux entre des gens en France et d'autres dans les pays du Maghreb et du Sahel. Il y a aussi une progression qualitative d'AQMI, et la France est en tête des pays menacés.
Ça se confirme avec la tentative d'attentat contre notre ambassade à Nouakchott [Mauritanie] : 1,7 tonne d'explosifs. Manifestement, ils ont un peu la haine. Depuis qu'elle a fait allégeance à Al-Qaida, AQMI a décuplé ses activités.
Combien d'hommes sont-ils engagés dans AQMI ?
On est passé en deux ans de 150 à 400 hommes, avec un cercle logistique de 150 à 200 hommes.
Confirmez-vous qu'il y a des Français dans les camps djihadistes au Pakistan ?
On a dénombré une vingtaine de Français là-bas. Ils font partie des risques que redoutent la France et l'Europe. Et il y en a de plus en plus. Nous essayons d'éviter qu'ils remettent les pieds sur le sol national.
Y a-t-il un mouvement semblable de Français allant s'entraîner en Afrique avec AQMI ?
Non, il n'y a pas de Français ayant intégré AQMI, à notre connaissance. AQMI, c'est du recrutement local.
Y a-t-il une menace