Accident et écriture dramatique
Responsable d’accident dramatique : le facteur auteur non coupable
1 Le monde scientifique, celui qui raisonne sur la matière, les événements et les phénomènes, nous dit qu’un accident, c’est obligatoirement la réunion de trois facteurs. L’incendie ? Un carburant, un comburant et une source d’énergie qui déclenche la réaction. L’accident de voiture ? La vitesse, la pluie, la nuit, ou l’assoupissement, ou de mauvais pneus, ou le verglas, ou… trois éléments au moins, et parfois plus. Le décor qui tombe à la générale ? Qui n’a pas mis les bonnes vis parce que la production n’avait pas assez d’argent… ?
2Le langage et l’opinion nous parlent des contours de ce que peut (ou doit) être un accident. L’accident se produit, normalement imprévisible, inattendu. On entend parfois des : “je m’y attendais !” qui laissent ouvert le fait que s’il était prévisible, l’accident pourrait être alors le fruit d’une logique. Il est en tout cas dérangeant, perturbant, changeant le cours des choses et portant des conséquences. L’événement en lui-même doit aussi être bref. La gestation peut être longue, les conséquences durables (victimes) mais le fait doit être celui d’un instant, clairement identifié. D’ailleurs, il s’explique toujours après. Après, on cherche l’explication, les raisons, les facteurs et l’on découvre, la plupart du temps, ce qui s’est passé ; il faut bien trouver la responsabilité. Et si l’on ne trouve pas d’explication, est-ce alors un véritable accident ? Malveillance, attentat ? Reste la faute à “pas de chance” parce qu’un accident, toujours, aurait pu ne pas se produire.
3Il y a ainsi une idée, une intuition ou une pensée conjuratoire sous jacente qui nous conduit souvent, presque “naturellement”, à chercher ce que cet événement doit révéler. Après le “fallait pas…”, il y a souvent la recherche d’un sens, d’une morale voire d’une édification. Ainsi, après avoir dit l’accident, il y a ce qu’il nous dit. Toutefois, la réunion des trois