Accompagnement en fin de vie
Accompagnement de personnes âgées en fin de vie
N. COST JA – Psychologue Clinicienne – Centre Balmès – CHU de MONTPELLIER de Gérontologie Clinique Antonin
Les données épidémiologiques font état d’un vieillissement de la mort : 60% des décès se produisent après 75 ans, 30% après 85 ans. La plupart des personnes âgées meurent en institution : les patients âgés préfèrent rester chez eux le plus longtemps possible, lorsque leur degré d’autonomie le permet, et les aides s’organisent ; mais les pathologies se compliquent avec l’âge et deviennent difficiles à gérer au foyer, dans une société où les femmes travaillent et n’assurent plus les rôles traditionnels. Cet état de fait confronte massivement les soignants à une forme de mort particulière, la mort de vieillesse, la « vraie », celle qu’aucun de nous ne peut espérer éviter. Cette confrontation intervient dans un contexte social où il n’existe plus ni apprentissage de la mort, ni ritualisation, mais une médicalisation extrême ; où les hôpitaux sont devenus les ghettos de la souffrance et de la mort ; où la fin de vie est cachée, gommée, alors que la mort imaginée est bien plus terrifiante que la vue d’un agonisant entouré, qui apporte au moins la certitude sécurisante de ne pas être abandonné plus tard à son tour. Dans la souffrance des différents protagonistes, patient, famille, soignants, le rituel médical est amené à tenir une nouvelle place, avec le développement des soins palliatifs : non plus soigner pour soulager, pour guérir (le « cure » des anglais), mais prendre soin (« care »), donner de son temps, pour réinventer une « mort vivable » pour les uns et les autres. Tel est le sens de nos actes de soin : non pas seulement prolongation de la vie mais souci de bien-être et maintien d’une relation personnalisée, même dans la sédation de la toute fin de vie.
Où commence la fin de vie ?
A quel moment débute l’accompagnement, compte tenu de la difficulté du pronostic de mort, chez la personne âgée en