Acte 3 scene 8
Cette pièce est située dans l'acte central de la pièce, à la fin de l'acte III.
A ce moment, on envisage le destin du personnage-titre, Britannicus, dont l'héroïsme l'affirme face à son adversaire, Néron.
Mais Néron n'accepte pas la faiblesse de Britannicus, ce qui va achever de transformer définitivement le « monstre Néron » : C'est une dimension tragique de la scène.
Tout dans cette scène fonctionne par antiphrases : les compliments sont tournés en critique.
Cela donne lieu à une ironie tragique, qui pourrait prêter à rire dans un autre cas.
I/- La nouvelle fermeté de Britannicus, loin de son affolement
Néron adopte un ton hautain, presque de professeur : « Ainsi par le destin nos vœux sont traversés »v1041. Or, ils n'ont presque pas d'écart d'âge.
Néron fait un rappel du passé : « j'obéissais alors, et vous obéissez » v1042, et l'on peut sentir à nouveau ce ton hautain, ainsi que quand il dit : « Et l'on peut vous instruire » v1044.
Ce ton est aussi menaçant pour cette dernière citation : c'est une menace implicite qui renvoie Britannicus à sa jeunesse et à son inexpérience.
V1051 à 1057 : Stichomythie : signale la violence du conflit verbal entre les deux frères.
V1056 : « il suffit qu'on me craigne » : c'est le règne de la terreur, la force est selon Néron la condition nécessaire pour régner, et il utilise la même méthode pour avoir Junie.
Au v1056, il y a une ellipse : Le rythme est opposé à celui du v1055, et cette réplique souligne la perversion de Néron nourrie par Narcisse : « heureux ou malheureux, il suffit qu'on me craigne ».
Face à toutes les menaces de Néron, Britannicus s'affirme en dénonçant au sens noble Néron et ses méfaits : v1046 : antiphrase : Britannicus dit « vos droits ».
V1047 à 1048 : « tout ce qu'a de cruel l'injustice et la force, Les emprisonnements, le rapt et le divorce ? » : affirmation de la tyrannie de Néron. De plus, dans cette réplique, Britannicus insiste sur l'énumération, avec une audace