Acte i scène 8 électre
1). Passion lexicale
2). Passion théâtrale II. Duo déséquilibré :
1). Oreste contraint au silence
2). Electre dominatrice III. Confusion entre amour fraternel et amour maternel
1). Ambiguïté sentimentale
2). Création mystique d’Oreste
3). Renaissance d’Electre :
L’Acte I de l’Electre de Giraudoux se clôt sur les retrouvailles du duo fraternel formé par Electre et Oreste, son frère tant attendu. Electre exprime son ressenti sans retenu, à l’image de son personnage qui se veut « pur », selon la définition giralducienne, et absolu. Son fantasme de l’enfantement, thématique du monologue, profile un élan nouveau qui n’est autre que sa propre « renaissance ». Sous les yeux du mendiant silencieux, s’opère un dialogue, tournant très vite au monologue, emprunt de lyrisme tant par le lexique que par la théâtralité suggérée. Oreste contraint au silence, le duo est déséquilibré, la parole monopolisé par une Electre impérieuse. Son amour démesuré pour Oreste la plonge dans une ambiguïté sentimentale où passion, fraternité et maternité tendent à se confondre.
I. Leur retrouvaille s’effectue sous le lyrisme poétique des déclamations d’Electre. A la vue de son frère réapparu, c’est la passion qui la saisie. Ces tirades idolâtrent la figure fraternelle par l’emploi de la troisième personne : « un frère » (l14), et la récurrence de son prénom : « Oreste » (l6-17-18-33). Les comparaisons qu’elle en fait sont majestueuses : « le soleil » (l9) symbole de vie et de pouvoir ; « une brute d’or », Giraudoux joue sur les mots en semant la confusion entre or brut et la brute: ici la métaphore ne renverrait pas tant au matériau précieux qu’à un indice sur la violence de l’action qui pointe. Au-delà de l’éclat de sa physionomie : « son beau pouce si net » (l24) ; elle dresse un portrait de son frère tel aux valeurs qu’elle-même incarne ; la vérité : « Un frère où tout est vrai » (l14) ; la lumière : « mon