La convocation de deux commissions parlementaires en 1995 puis en 2000 pour enquêter sur les activités sectaires en soulignèrent la « dangerosité au regard de l'ordre public ou des libertés individuelles ». De même, les scandales financiers ayant récemment défrayé la chronique mettent en avant le caractère équivoque des activités sectaires. Profitant des carences sociales et spirituelles des sociétés modernes, les mouvements sectaires recrutent aujourd’hui de plus en plus d’adeptes. Même s’il est difficile de cerner le phénomène, compte tenu de l’absence véritable de définition de la secte, il n’en demeure pas moins que les dangers y afférents semblent unanimement reconnus par les pouvoirs publics, pourtant quelque peu désarmés face à ce phénomène. Alors que les mouvements sectaires devraient être animés par des mobiles exclusivement d’ordre spirituels, il semble que leurs implications dans les domaines économiques et financiers soient le reflet d’un mercantilisme professionnel. Ce contre sens impose de s’interroger sur la légalité de ces pratiques sectaires et sur leur implication dans les réseaux de la grande criminalité.
Il semble bien que l’opacité dont se voilent les sectes cache en fait des pratiques frauduleuses qui en font de véritables acteurs de criminalité.
Le caractère frauduleux des actions sectaires se manifeste tout d’abord dans les modes d’organisation et de développement. La duplicité de leurs activités alimente cette ambivalence et place les mouvements sectaires en marge de la légalité. Mais ce sont surtout les techniques utilisées pour alimenter leurs vrais objectifs mercantiles qui apparentent la majorité des sectes à des acteurs de criminalité sur une échelle internationale.

I- DES MOUVEMENTS FRAUDULEUX PAR LEURS STRUCTURES ET LEURS MODES DE DEVELOPPEMENT
Les modes de développement des organisations sectaires en articulations opaques et complexes, reflètent des pratiques frauduleuses dissimulées par des façades juridiques