Adèle ou la pacotilleuse
Cette œuvre captivante raconte l’histoire poignante d’Adèle, fille de l’écrivain romantique Victor Hugo partie en Amérique à la recherche de l’officier britannique Albert Pinson dont elle est follement amoureuse. Folle d’amour, Adèle l’est en effet, au point de parcourir de longues distances, allant de garnison en garnison, bravant mille dangers pour un homme qui ne l’aime pas et dont le lecteur finit par se demander s’il n’est pas qu’une pure chimère.
Dans Pile de la Barbade, la Pacotilleuse Céline Alvarez Bàà, femme-matador d’ascendance à la fois africaine, espagnole et caraïbe, femme au grand cœur également, la prend sous sa protection et l’amène vivre avec elle à Saint-Pierre de la Martinique.
Après bien des péripéties, Céline parvient à entrer en contact avec Victor Hugo, à qui elle ramène Adèle, dont la folie, hélas est irrémédiable. Céline, bien que devenue la maîtresse de Victor Hugo, homme à l’appétit sexuel démesuré, se voit contrainte de regagner les Antilles, d’où elle repartira plus tard pour im second voyage à Paris afin de soulager la détresse morale et psychologique de sa “fille” Adèle.
Raphaël Confiant confirme son immense talent de romancier avec “Adèle et la pacotilleuse”. Outre le portrait de ces deux femmes au destin hors du commun, il nous offre une magnifique fresque de la Caraïbe au XIXe siècle. La pacotilleuse, symbolisée par Céline Alvarez Bàà, mais représentée aussi par d’autres figures non moins attachantes est, à cette époque, un lien puissant entre les différentes îles des Antilles d’une part, et entre celles-ci et le continent américain, d’autre part. Sous la plume de Confiant, la grande Caraïbe devient réalité vivante, univers à la fois hétérogène et homogène, avec sa diversité linguistique, une diversité perçue comme un atout plus que comme un obstacle, du moins par Céline Alvarez