ADALBE RON ROI HENRI

5516 mots 23 pages
ADALBÉRON POEME SUR ROBERT, ROI DES FRANCS L'EVÊQUE. — C'est moi, Adalbéron, évêque, et déjà dans ma vieillesse, qui écris ceci au roi Robert.[1] Tout le corps des clercs de l'église de Laon, tant ceux en qui brille la fleur de la jeunesse que ceux qui déjà portent les fruits de l'âge mûr, te saluent de cœur. Retrace en détail sur les tablettes de ton cœur combien Dieu a fait pour toi, et de quels dons il t'a comblé; examine en toi-même s'il t'a traité selon tes mérites, et recherche en cela la vérité, en te pesant à une juste balance. Tes ancêtres sont comptés depuis longtemps au nombre des rois et des souverains. C'est une reine puissante qui elle-même t'a nourri de son lait; tu étais encore enfant, que l'univers se réjouissait de ta naissance, voyait en toi son maître, t'applaudissait, se félicitait, te souhaitait pour son roi, et d'une voix unanime te décernait la couronne. On voyait en toi le gage du temps d'une douce paix. A peine as-tu passé l'âge si dangereux de l'adolescence, que la fleur de la jeunesse brille sur ta figure ; tes belles formes semblent t'élever au dessus de tous les autres hommes ; dans aucun de tes membres on ne remarque la moindre faiblesse ; quoiqu'un peu gros, tu es leste et fort ; le vulgaire s'en réjouit, et les sages même le voient avec plaisir. Dieu enfin a mis sous tes pieds plusieurs puissants royaumes. Est-il quelque chose dont tu puisses te plaindre? Que t'a refusé le Seigneur ? De quoi oserais-tu murmurer? Nulle volonté ne peut t'enlever ce que tu tiens de ta naissance; tout ce qu'il y a de noble descend du noble sang des rois, et c'est pour les monarques et pour les grands un vrai titre d'éloges qu'une noble origine.
LE ROI. — C'est assez parler de mon extérieur et de ma force ; les qualités de l'âme sont bien préférables à tous les avantages du corps.
L'EVÊQUE. — Je t'en conjure, laisse-moi le temps de m'expliquer, et veuille bien ne pas m'interrompre. Pieux roi, ne méprise pas ce que j'ai à te dire ; je t'en supplie,

en relation

  • Sport 20000
    3562 mots | 15 pages
  • Réécriture d'une patiente
    693 mots | 3 pages
  • Odyssée
    3236 mots | 13 pages
  • La bête humaine, page 85 à 87
    1305 mots | 6 pages
  • espagnol
    413 mots | 2 pages
  • Hubo un tiempo
    750 mots | 3 pages
  • hummel
    1691 mots | 7 pages
  • Louison et monsieur molière
    844 mots | 4 pages
  • HDA
    1916 mots | 8 pages
  • Invention rhinoceros
    964 mots | 4 pages
  • Contemplations
    515 mots | 3 pages
  • Camps de concentration
    336 mots | 2 pages
  • Analyse D Un L Phant Au Coeur D Or
    501 mots | 3 pages
  • Dissertation
    593 mots | 3 pages
  • Analyse infirmière en psychiatrie
    1681 mots | 7 pages